10 ans pour agir : 17 objectifs pour soutenir le développement durable # 1
Dernière mise à jour : 28 févr. 2022
L'ONU a défini 17 objectifs pour soutenir le développement et la mise en place d'un monde durable et vivable d'ici 2030. 10 ans. Nous avons tous notre rôle à jouer. Prêts à agir? Cet article présente les 3 premiers objectifs et les cibles à atteindre pour soutenir la mise en place d'un monde vivable et durable.

Objectif 1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde
Entre 1990 et 2015, le taux d’extrême pauvreté dans le monde a reculé, passant de 36 % à 10 %.

Toutefois, le rythme du changement s’est ralenti et la crise liée à la COVID-19 risque hélas d’anéantir des décennies de progrès dans la lutte contre la pauvreté. Une nouvelle étude publiée par l’Institut mondial de recherche sur les aspects économiques du développement de l’Université des Nations Unies indique qu’un demi-milliard de personnes, soit 8 % de la population mondiale, risquent de tomber dans la pauvreté en raison des retombées économiques de la pandémie. Pour la première fois depuis 1990, la pauvreté pourrait donc augmenter au niveau mondial — un retour 30 ans en arrière.
Plus de 700 millions de personnes, soit 10 % de la population mondiale, vivent encore aujourd’hui dans l’extrême pauvreté et luttent pour satisfaire leurs besoins fondamentaux, notamment accéder aux soins de santé, à l’éducation ainsi qu’à l’eau et à l’assainissement.
D'ici à 2030, les cibles visées sont :
Éliminer complètement l’extrême pauvreté dans le monde entier (s’entend actuellement du fait de vivre avec moins de 1,90 dollar américain par jour)
Réduire de moitié au moins la proportion d’hommes, de femmes et d’enfants de tous âges souffrant d’une forme ou l’autre de pauvreté, telle que définie par chaque pays
Mettre en place des systèmes et mesures de protection sociale pour tous, adaptés au contexte national, y compris des socles de protection sociale, et faire en sorte que, d’ici à 2030, une part importante des pauvres et des personnes vulnérables en bénéficient
Faire en sorte que tous les hommes et les femmes, en particulier les pauvres et les personnes vulnérables, aient les mêmes droits aux ressources économiques et qu’ils aient accès aux services de base, à la propriété foncière, au contrôle des terres et à d’autres formes de propriété, à l’héritage, aux ressources naturelles et à des nouvelles technologies et des services financiers adaptés à leurs besoins, y compris la microfinance
Renforcer la résilience des pauvres et des personnes en situation vulnérable et réduire leur exposition aux phénomènes climatiques extrêmes et à d’autres chocs et catastrophes d’ordre économique, social ou environnemental et leur vulnérabilité
Garantir une mobilisation importante de ressources provenant de sources multiples, y compris par le renforcement de la coopération pour le développement, afin de doter les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, de moyens adéquats et prévisibles de mettre en œuvre des programmes et politiques visant à mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes
Mettre en place aux niveaux national, régional et international des cadres d’action viables, fondés sur des stratégies de développement favorables aux pauvres et soucieuses de la problématique hommes-femmes, afin d’accélérer l’investissement dans des mesures d’élimination de la pauvreté
Objectif 2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable

Après plusieurs décennies de baisse continue, le nombre de personnes qui souffrent de la faim – mesuré par la prévalence de la sous-alimentation – a recommencé à augmenter lentement en 2015. Les estimations actuelles montrent que près de 690 millions de personnes souffrent de la faim, soit 8,9% de la population mondiale – en hausse de 10 millions de personnes en un an et de près de 60 millions en cinq ans.
Nous ne sommes pas sur la bonne voie pour atteindre la Faim Zéro d’ici à 2030. Si les tendances récentes se poursuivent, le nombre de personnes touchées par la faim dépasserait 840 millions d’ici à 2030.
Les derniers chiffres du Programme alimentaire mondial révèlent qu’en raison de la pandémie de COVID-19 ce nombre pourrait doubler ; ainsi, 135 millions de personnes supplémentaires risquent de souffrir d’insécurité alimentaire aiguë d’ici à la fin de l’année 2020.
Alors que plus d’un quart de milliard de personnes se trouvent au bord de la famine, des mesures doivent être rapidement mises en œuvre afin de fournir de la nourriture et une aide humanitaire aux régions les plus à risque.
Parallèlement, un changement profond du système mondial d’alimentation et d’agriculture est nécessaire si nous voulons nourrir les 820 millions de personnes qui souffrent de la faim aujourd’hui et les 2 milliards de personnes supplémentaires que le monde comptera d’ici à 2050.
Augmenter les capacités de la productivité agricole et renforcer les systèmes durables de production de nourriture sont nécessaires pour permettre de réduire le problème de la faim.
Les cibles visées d'ici 2030 :
Éliminer la faim et faire en sorte que chacun, en particulier les pauvres et les personnes en situation vulnérable, y compris les nourrissons, ait accès tout au long de l’année à une alimentation saine, nutritive et suffisante
Mettre fin à toutes les formes de malnutrition, y compris en réalisant d’ici à 2025 les objectifs arrêtés à l’échelle internationale relatifs aux retards de croissance et à l’émaciation parmi les enfants de moins de 5 ans, et répondre aux besoins nutritionnels des adolescentes, des femmes enceintes ou allaitantes et des personnes âgées
Doubler la productivité agricole et les revenus des petits producteurs alimentaires, en particulier les femmes, les autochtones, les exploitants familiaux, les éleveurs et les pêcheurs, y compris en assurant l’égalité d’accès aux terres, aux autres ressources productives et intrants, au savoir, aux services financiers, aux marchés et aux possibilités d’ajout de valeur et d’emploi autres qu’agricoles
Assurer la viabilité des systèmes de production alimentaire et mettre en œuvre des pratiques agricoles résilientes qui permettent d’accroître la productivité et la production, contribuent à la préservation des écosystèmes, renforcent les capacités d’adaptation aux changements climatiques, aux phénomènes météorologiques extrêmes, à la sécheresse, aux inondations et à d’autres catastrophes et améliorent progressivement la qualité des terres et des sols
Préserver la diversité génétique des semences, des cultures et des animaux d’élevage ou domestiqués et des espèces sauvages apparentées, y compris au moyen de banques de semences et de plantes bien gérées et diversifiées aux niveaux national, régional et international, et favoriser l’accès aux avantages que présentent l’utilisation des ressources génétiques et du savoir traditionnel associé et le partage juste et équitable de ces avantages, ainsi que cela a été décidé à l’échelle internationale
Accroître, notamment dans le cadre du renforcement de la coopération internationale, l’investissement en faveur de l’infrastructure rurale, des services de recherche et de vulgarisation agricoles et de la mise au point de technologies et de banques de gènes de plantes et d’animaux d’élevage, afin de renforcer les capacités productives agricoles des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés
Corriger et prévenir les restrictions et distorsions commerciales sur les marchés agricoles mondiaux, y compris par l’élimination parallèle de toutes les formes de subventions aux exportations agricoles et de toutes les mesures relatives aux exportations aux effets similaires, conformément au mandat du Cycle de développement de Doha
Adopter des mesures visant à assurer le bon fonctionnement des marchés de denrées alimentaires et des produits dérivés et faciliter l’accès rapide aux informations relatives aux marchés, y compris les réserves alimentaires, afin de contribuer à limiter l’extrême volatilité du prix des denrées alimentaires
Objectif 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge

Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge sont des conditions essentielles au développement durable.
Avant la pandémie, des progrès majeurs ont été accomplis pour améliorer la santé de millions de personnes. Des avancées significatives ont permis d’augmenter l’espérance de vie et de réduire certaines causes majeures de la mortalité infantile et maternelle.
Davantage d’efforts sont requis pour éradiquer un large éventail de maladies et pour résoudre de nombreux enjeux sanitaires, qu’ils soient anciens ou nouveaux. En mettant l’accent sur un financement plus efficace des systèmes de santé, l’amélioration de l’assainissement et de l’hygiène et un meilleur accès aux professionnels de santé, des progrès significatifs peuvent être réalisés pour sauver des millions de vies.
Les urgences sanitaires telles que la COVID-19 présentent un risque pour l’humanité tout entière et ont démontré que la préparation est indispensable.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a mis en évidence d’énormes disparités entre les capacités des différents pays à faire face à la crise et à se rétablir après COVID-19. La pandémie offre donc une occasion unique de se préparer aux urgences sanitaires et d’investir dans les services publics essentiels du XXIe siècle.
Les cibles visées d'ici 2030 :
Faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes
Eliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de 5 ans, tous les pays devant chercher à ramener la mortalité néonatale à 12 pour 1 000 naissances vivantes au plus et la mortalité des enfants de moins de 5 ans à 25 pour 1 000 naissances vivantes au plus
Mettre fin à l’épidémie de sida, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies tropicales négligées et combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et autres maladies transmissibles
Réduire d’un tiers, par la prévention et le traitement, le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé mentale et le bien-être
Renforcer la prévention et le traitement de l’abus de substances psychoactives, notamment de stupéfiants et d’alcool
Diminuer de moitié à l’échelle mondiale le nombre de décès et de blessures dus à des accidents de la route
Assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation, et la prise en compte de la santé procréative dans les stratégies et programmes nationaux
Faire en sorte que chacun bénéficie d’une couverture sanitaire universelle, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable
Réduire nettement le nombre de décès et de maladies dus à des substances chimiques dangereuses, à la pollution et à la contamination de l’air, de l’eau et du sol
Renforcer dans tous les pays l’application de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la Santé pour la lutte antitabac
Appuyer la recherche et la mise au point de vaccins et de médicaments contre les maladies, transmissibles ou non, qui touchent principalement les habitants des pays en développement, donner accès, à un coût abordable, à des médicaments et vaccins essentiels, conformément à la Déclaration de Doha sur l’Accord sur les ADPIC et la santé publique. Cette déclaration réaffirme le droit qu’ont les pays en développement de tirer pleinement parti des dispositions de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce et à la marge de manœuvre nécessaire pour protéger la santé publique et, en particulier, assurer l’accès universel aux médicaments
Accroître considérablement le budget de la santé, le recrutement, le perfectionnement, la formation et le maintien en poste du personnel de santé dans les pays en développement, notamment dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement
Renforcer les moyens dont disposent tous les pays, en particulier les pays en développement en matière d’alerte rapide, de réduction des risques et de gestion des risques sanitaires nationaux et mondiaux