Pourquoi rien n'est désormais plus important que de prendre soin de notre planète?
Dernière mise à jour : 1 mai 2021
Voilà. 1 an. 1 an que j’ai quitté ma job chez Academos et que je suis partie voyager avec un seul mantra en tête: laisser émerger ce qui doit émerger. Cet article se veut un rapide retour — j’ai beaucoup de choses à partager, je me suis concentrée sur l’essentiel — sur cette dernière année et les prises de conscience par lesquelles je suis passée et qui m’amènent aujourd’hui à faire de la Terre et de l’Humain ma priorité.
Partager ce que l’on vit en dedans, apprendre à se montrer vulnérable, c’est la clé pour aider tout un chacun à évoluer. C’est comme ça qu’ensemble nous allons réussir à créer un nouveau paradigme, en communiquant.
1. Créer consciemment un point de rupture
Tout a commencé au printemps dernier — enfin il y a beaucoup plus longtemps à vrai dire mais je me concentre sur la dernière année — assise sur le rebord de ma fenêtre dans le Vieux-Port de Montréal avec cette sensation d’être dans une merveilleuse prison dorée (le mot clé dans cette phrase c’est “prison”). Mon départ à Montréal 3 ans plus tôt, le travail introspectif réalisé et mes quelques petites années de yoga et de méditation m’ont alors aidé à prendre une décision: quitter ma prison dorée et créer consciemment un point de rupture qui allait me permettre de laisser émerger ce qui dormait en moi depuis longtemps.

Pour réussir à prendre ce genre d’initiatives — pas de secrets — il faut travailler sur soi et plus particulièrement sur son amour propre: c’est la clé, le dénominateur commun à toutes les expériences que l’on vit pour la durée qui nous est impartie ici.
Avec du recul, je me rends compte que toutes les expériences vécues au Canada avaient un seul objectif: m’apprendre l’Amour. J’ai une gratitude infinie pour toutes les personnes qui ont croisé ma route au Canada, de près ou de loin, vous vous reconnaîtrez, je vous aime si fort ❤️
L’amour propre, l’amour de l’autre, l’amour du Vivant sous toutes ses formes. Quelque soit le type de relation, c’est l’énergie d’amour inconditionnel qui est derrière.
L’apprentissage de l’amour, ma confiance inébranlable en l’intelligence de l’univers et le soutien des personnes que j’aime m’ont donné le courage de créer consciemment ce point de rupture (prendre la décision de partir au Canada en 2016 était également un point de rupture très fort).
A partir de là, tout est pas mal possible et les choses se mettent naturellement en place. Preuves à l’appui
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2. Faire des expériences de (re)connexion à soi, à l’autre, à la Terre
Si le yoga et la méditation sont autant à la mode présentement, ce n’est pas pour rien 🧘 Jusqu’alors je n’ai pas trouvé de meilleur moyen pour me (re)connecter à mon souffle (vital) que de jouer dehors, de pratiquer des exercices de respirations, des postures de yoga ou de méditer.
Toutes ces pratiques nous permettent simplement de créer de l’espace, de faire de la place pour de nouvelles choses.

Les derniers mois de ma grande aventure ont pour thème la (re)connexion aux autres et à la Terre. Je suis aujourd’hui capable d’expliquer ce que m’a apporté chaque expérience (on ne se rend jamais vraiment compte pendant l’expérience mais c’est toujours quelques temps après qu’on est capable de réaliser ce que l’expérience nous a apporté, ce que l’on rapporte avec nous pour la suite).
Le Guatemela 🇬🇹
Pour l’ancrage à la terre, la (re)connexion avec nos ancêtres, la compréhension du Grand Tout: comprendre d’où l’on vient et quelles sont nos racines est essentiel pour poser des actions qui font du sens au quotidien.
L’Inde 🇮🇳
Pour m’ancrer dans mon higher self, me connecter à l’amour infini de l’univers et comprendre que nous incarnons tous cet amour ici sur Terre.
Le Népal 🇳🇵
Pour une profonde connexion avec la nature, me dépasser physiquement grâce à l’énergie des montagnes et renforcer ma relation avec mon frère.
Le confinement chez mes parents 👨👩👧👦
Pour reconnecter avec ma famille et finalement ancrer un nouveau paradigme relationnel où les attentes et projections n’ont plus leur place.
Le chemin de Compostelle 🚶♀️
Pour réaliser qu‘absolument tout est possible les seules barrières sont les croyances limitantes que l’on entretient; et que seul(e) on ne va nulle part.
L’été dans les champs 👩🌾
Pour confirmer que j’étais à la bonne place, à faire les bonnes choses, entourée des bonnes personnes.
Comment ne pas vouloir ce qu’il y a de mieux pour tous quand on intègre que nous sommes tous les mêmes?
L’espèce humaine est une espèce profondément sociale. C’est ensemble qu’on fait bouger les lignes. Nous sommes tous les mêmes, la division est une illusion, composés de la même matière — le quark — mais incarnés différemment. Nous recherchons tous la même chose, la paix, l’amour, la liberté. Nous choisissons simplement des outils différents pour y parvenir et nous sommes chacun rendus à des stades différents.
3. S’éduquer, faire des choix et commencer à agir concrètement
Et puis le confinement est arrivé, à vrai dire il est tombé à pic me concernant et m’a gentiment ramené dans ma chambre d’adolescente en région parisienne, chez mes parents! Ravissante maison que j’avais quittée à l’âge de 17 ans et que je retrouve presque 17 ans plus tard…
Ces 3 mois de confinement m’ont principalement permis de prendre conscience de l’importance des liens de sang: je suis partie avec les yeux d’une adolescente, et je reviens avec ceux d’une femme remplie d’amour et de vie.
Parallèlement, j’ai commencé à lire-beaucoup, à écouter-beaucoup, à m’informer-beaucoup, sur le réchauffement climatique, les enjeux de transformation du système alimentaire mondial, l’organisation de l’ONU et les objectifs du développement durable à atteindre d’ici 2030.

A chaque jour, un nouvel apprentissage et des convictions profondes qui se renforcent d’heure en heure.
Comment a-t-on pu infliger autant de dégâts à notre Maison sur une échelle d’espace temps si petite?
Suite à ces 3 mois d’apprentissages et de réflexions, je prends la décision de faire une semaine de formation avec Fermes d’Avenir: construire une microferme agroécologique avec un objectif de viabilité économique.
Une formation incroyable pour me rendre compte que j’étais à la bonne place, à faire les bonnes affaires, entourée des bonnes personnes.
Attention ça ne veut pas dire que c’est facile tous les jours et que je n’ai jamais peur. Ça veut simplement dire que j’ai décidé de voir au delà de mes peurs et ce que je fais est une évidence. Je n’ai pas d’autre choix que d’avancer sur ce chemin là. Et on verra bien où cela me mènera.
Petit à petit, les choses se mettent en place concrètement: nous sommes tous responsables dans ce processus de transformation et je décide de prendre mes responsabilités.
Nous avons tellement d’outils à notre disposition aujourd’hui pour nous informer, il en va de notre responsabilité à tous d’être curieux des enjeux écologiques et de ce que nous pouvons faire à notre petite échelle pour faire bouger les choses. Ce n’est pas parce qu’on est petits qu’on n’a pas d’impact sur les choses, bien au contraire.
C’est une croyance collective: une croyance par essence n’est pas tangible, ça reste une croyance.
Aujourd’hui je sais que c’est au plus petit niveau qu’on arrive à avoir l’impact le plus fort. Si la planète brûle, à quoi ça sert de remplir nos “maisons” de jolis objets et de nous acheter des vêtements de marque parce que l’instagrameur du moment en fait la promotion (cachée)?T’es-tu assis avec cette question? Vraiment? Assieds-toi, ferme les yeux, pose toi cette question et écoute la mélodie de la Terre, observe ce qui émerge.
L’écoute et l’observation: ce sont les clés de la société que l’on souhaite construire aujourd’hui.
Alors j‘écoute et j’observe. La nature d’abord avec mes 900km à pieds — solo — sur les chemins de Compostelle. Une nature qui nous parle constamment, que j’ai pris le temps d’écouter profondément, et des rencontres merveilleuses tout au long du parcours qui n’ont fait que renforcer mes convictions.
Je suis ensuite partie apprendre directement auprès de ceux qui travaillent la Terre, de ceux qui nous nourrissent, ceux sans qui toute activité ne serait en fait pas possible. Ceux sans qui nous ne pourrions même pas faire nos courses ou aller au restaurant pour partager un bon repas ensemble. Ceux sans qui je ne pourrai pas écrire cet article.
Car sans nourriture, on meurt, l’équation est aussi simple que cela.
A partir de là, nous devrions peut-être nous poser la question de replacer la création de valeur au bon endroit? Pourquoi ne réglons nous pas les problèmes de famine mondiaux plutôt que de dépenser des milliards pour aller sur Mars? Et que dire des enjeux d’éducation?
Il y a un vrai enjeu au niveau de notre chaîne de valeurs, nous sommes complètement déconnectés de la réalité.
Tout cela n’a aucun sens, c’est ici que ça se passe, sur Terre, sortons de nos têtes, revenons et agissons!
L’alimentation, l’éducation et l’environnement devraient être nos seules préoccupations pour les 30 prochaines années.
4. Le bonheur est dans le champ?
Le bonheur est partout, dans chacun de nos gestes quotidiens. Le bonheur, c’est un choix, un état d’esprit. C’est choisir de voir le verre dans sa globalité, ni à moitié plein, ni à moitié vide, choisir de voir au delà du verre.
Alors peu importe ce que l’on fait de son quotidien en quelque sorte, c’est à chacun d’y trouver du sens et de la joie. Me concernant, je dirai que c’est avant tout une histoire d’amour qui m’a guidée jusqu’aux champs. Une belle histoire d’amour et de reconnexion avec moi-même, l’humanité et le Vivant.
Tout mon chemin spirituel — qui ne fait que commencer, j’ai tellement de choses à partager, c’est une richesse merveilleuse — m’a simplement ramené dans mon humanité, les deux pieds bien ancrés dans la Terre.
Nous ne sommes qu’un, nous sommes la Terre: la division est une illusion.

Je n’aurais jamais cru que le simple geste de planter une salade m’apporterai autant de joie et de satisfaction: un geste si simple et pourtant si profond. En passant du temps dans les champs, ma conscience continue de s’élargir et je confirme que notre chaîne de création de valeurs est complètement FUCKED UP.
Sais-tu qu’il faut en moyenne 35 heures de travail pour produire 1 kilo d’oignons?
Travailler dans les champs, c’est hyper complet. Ton corps te sert d’outil certes, mais ton esprit doit être en permanence à l’écoute de la Terre. Tes yeux doivent observer, vraiment. Tes oreilles écouter, vraiment. Tu dois coordonner le travail à faire aux champs chaque semaine et savoir gérer une équipe.
Bref. C’est varié, c’est beau et outre les beaux moments, il y a aussi d’autres réalités qu’il est important d’avoir à l’esprit lorsqu’on se lance dans la grande aventure paysanne (sous une serre l’été, tu transpires plus qu’à un cours de yoga Bikram par exemple).
Comme dans tout métier, il y a des tâches le fun et des tâches moins l’fun. Là où se fait la différence, c’est dans ta capacité à shifter ton état d’esprit pour rendre les tâches moins l’fun rigolotes et en profiter pour partager de bons moments entre humains :)
Alors pour répondre à la question initiale, le bonheur est partout, simplement. C’est une histoire de croyances à laisser aller et de serrures à débloquer de l’intérieur (nos chers Chakras ❤️ ).
Peu importe après ce que l’on décide de faire de nos 30 000 jours ici, tant que ça fait du sens à nos yeux et du bien à la planète.
5. Trouver son équilibre
Mes récentes expériences m’ont permis de réaliser que c’est un équilibre de vie que je recherche: être au plus proche des miens, prendre soin les uns des autres, prendre soin de la Terre et accompagner tout un chacun — petits et grands — dans son éveil et sa (re)connexion.
Je ne vais pas devenir Jean Martin Fortier demain matin — pis je n’ai pas l’intention de devenir une autre personne que Marine Hortemel — mais ça va prendre du temps, de la patience, de la résilience et un entourage solide pour incarner concrètement mon projet de vie. Baby steps.
Et garder en tête que “the space between where you are and where you want to be is the reason you’re alive” ❤️🔥
Je ressens aujourd’hui que l’équilibre est l’ingrédient principal de mon bonheur et que c’est grâce à l’interconnexion de plusieurs petites choses qui me rendent heureuses au quotidien que je vais m’épanouir tout au long de ma vie.
Travailler avec les bonnes personnes au service de quelque chose de plus grand, arrêter de me poser trop de questions (on finit vite par tourner en rond et de toute manière plus on apprend plus on se rend compte qu’on ne sait rien) et agir concrètement ici, sur Terre, c’est ce qui compte le plus à mes yeux désormais.
It’s not a doing state, it’s a being state.
Alors peut-être que je ne suis qu’une petite nana qui s’éveille — doucement mais sûrement — et que ce que j’écris te fais sourire, mais si des petites nanas comme quoi il y en a des milliers — et c’est le cas — alors c’est sur qu’on va faire bouger les lignes.
Et si toutes ces petites nanas prennent la parole ensemble au service de l’Humanité, t’imagines le résultat?
L’espèce humaine est amenée à disparaître, c’est ben correc, ça s’appelle le cycle de la vie. Notre responsabilité est simplement de faire en sorte que notre prochaine version puisse profiter de la générosité de notre chère Gaïa, qui est toujours là pour nous, sans jamais rien demander en retour.
Emerveillons-nous devant les petites choses, ce sont elles qui font toute la différence: la lumière des rayons du soleil qui se faufile entre les feuilles des arbres, le reflet des nuages dans l’eau, l’odeur du café le matin et le réconfort de la tasse chaude entre nos mains, les branches qui s’agitent quand le vent pointe le bout de son nez, l’odeur de la pluie qui tombe sur le sol, la sensation de l’herbe sous nos pieds et de l’air dans nos poumons, le bruit des pages d’un livre que l’on tourne avec curiosité, les petits mots de nos voisins, les câlins de nos amis, les synchronicités qui se présentent au détour du chemin, l’électricité dans l’air et la beauté des éclairs. La beauté du monde est infinie, c’est ça faire l’expérience de l’éternité.
Mucho love,